Médecine traditionnelle chinoise : histoire, pratique et théorie
Souvent perçue comme complexe par les Occidentaux, la médecine traditionnelle chinoise regroupe un ensemble de théories et de pratiques autour de l'être humain et sa santé.
Contrairement à notre médecine moderne cloisonnée, elle considère l'Homme comme un tout dont le coeur, le corps et l'esprit sont étroitement liés et répondent à un équilibre fragile.
Cette science médicale vise à maintenir l'harmonie du corps et à la rétablir quand il est perturbé, lors de la maladie par exemple. Elle se veut avant tout préventive, mais peut aussi être curative. Pour cela, elle a recours à 5 pratiques principales, dont l'acupuncture, la diététique ou la pharmacopée chinoise.
Au sommet de cette dernière, le précieux Ginseng est utilisé depuis des millénaires pour entretenir la santé et prévenir les maladies.
Une histoire vieille de plusieurs millénaires
Elle est l'une des plus vieilles médecines du monde. Née dans le berceau de la civilisation chinoise il y a 4000 ans, elle est le fruit de l'expérience des anciens et de la transmission de leur savoir à travers les siècles.
Ses fondements reposent sur la vision taoïste ancienne et le récit de leur expérience. Les premiers textes s'appuient sur les entretiens de l'empereur Hoang Ti avec ses conseillers autour de 2600 avant J.-C.
Au fil des siècles, la théorie de base s'est enrichie pour donner naissance au corpus médical d'aujourd'hui. La force de la médecine chinoise vient de son ancienneté : ses théories médicales ont été exercées sur des millions de patients depuis des centaines d'années, une preuve s'il en fallait une de son efficacité.
Plus tard, la médecine chinoise s'est progressivement étendue en Eurasie, en Afrique pour arriver timidement en Occident au XIXième siècle avec les jésuites de retour de Chine. Ce n'est dans que dans les années 70 qu'elle prend véritablement son essor en France où elle est qualifiée de médecine douce, complémentaire ou alternative.
Les fondements théoriques de la médecine chinoise traditionnelle
La médecine traditionnelle chinoise voit l'être humain comme une globalité physiologique, anatomique et psychologique. Le tout intimement lié par un équilibre énergétique interne appelé QI régit par des flux énergétiques circulant dans le corps.
Cet équilibre est sans cesse en mouvement, instable. Il vacille entre deux éléments : le yin et le yang.
Le yin est le principe féminin, c'est l'obscurité, le froid, le nord, l'hiver. A l'opposé, le yang représente le principe masculin, la lumière, la chaleur, le sud, le soleil.
Leur équilibre assure l'harmonie. Les maladies et autres perturbations biologiques et/ou psychiques résultent de la perturbation de cet équilibre. A cause d'une agression interne (la colère, la peur, etc.) ou par un élément extérieur par exemple (le froid, le tabac, etc.).
Au contraire quand l'énergie circule bien une personne est en bonne santé.
Chez les chinois, les phénomènes sont expliqués par leur relation entre eux, la santé dépend donc de plusieurs facteurs qui lorsqu'ils sont perturbés entrainent des déséquilibres et se manifestent sous différents symptômes : troubles du sommeil, douleurs, maladies etc.
La médecine chinoise vise à maintenir l'harmonie de l'énergie du corps pour éviter les perturbations. Elle est avant tout dans une logique de prévention. Elle devient curative quand la maladie n'a pas pu être évitée et donne alors les moyens de rétablir l'équilibre de l'organisme grâce à cinq principaux remèdes.
Les cinq pratiques principales de la médecine chinoise traditionnelle
Pour soigner et assurer le bien-être, les médecins chinois ont à leur disposition 5 pratiques principales : la pharmacopée chinoise, l'acupuncture, la diététique, les arts martiaux énergétiques (QI gong, Tai-chi), le massage Tui Na.
Il faut être formé aux 5 pratiques pour porter le titre de docteur en médecine chinoise sinon le praticien portera un titre spécifique lié à son activité : acupuncteur, herboriste, etc.
Au coeur de la pharmacopée chinoise, le ginseng occupe une place essentielle, utilisée au quotidien par la plupart des Chinois dans le cadre d'indications précises.
Le ginseng comme remède le plus célèbre de la médecine chinoise
La pharmacopée chinoise renferme de nombreux remèdes dits « d'harmonie ». Toujours issus de la nature, ils ne sont jamais de composition chimique.
Le plus ancien livre de médecine de l'histoire de l'humanité, le Pen T'sao de l'empereur Shen Nung en répertorie 365 de 3 origines différentes (végétales, minérales et animales).
Ils sont classés en trois catégories :
- Les substances inférieures, rattachées à la terre qui traitent les maladies.
- Les substances intermédiaires, correspondant à l'homme qui pallie les carences.
- Les substances supérieures pour l'entretien de la vie et qui relèvent du ciel.
Parmi les plus précieux remèdes, le ginseng est au sommet des substances supérieures. Réservés à l'origine aux empereurs et grands seigneurs, ses premiers usages remontent à plus de 4000 ans.
Selon les chinois et le Shen Nung Ben Cao Jing (traité de référence des plantes médicinales de l'empereur Shen Nung), le ginseng a la capacité de restaurer les 5 organes : poumons, le coeur, les reins, le foie et la rate. Il rééquilibre les énergies yin et yang, calme les esprits, chasse les peurs, pour au final avoir une action de fortification de tout le corps et prolonger la vie.
Les Chinois utilisent le ginseng pour lutter contre la fatigue, fortifier l'organisme et le système immunitaire, améliorer la digestion et les problèmes respiratoires. Il est également utilisé dans de nombreuses combinaisons de phytothérapie et est toujours très utilisé de nos jours.