Le Ginseng, toute une histoire !
La consommation de ginseng remonte en Asie à plus de 4000 ans. Durant cette longue épopée, le ginseng a inspiré de nombreuses légendes concernant ces bienfaits sur la santé.
La plus poétique indique que le ginseng serait né de la force d'un éclair frappant un ruisseau d'une montagne chinoise.
Le ginseng serait d'après cette légende, le résultat de la fusion de l'air, du feu, de l'eau et de la terre ce qui lui vaut aujourd'hui encore son appellation de "racine du ciel" même si son appellation de "racine de vie" est aujourd'hui bien plus répandue.
Du 1er Empereur au XIIIème siècle
C'est durant le règne du 1er Empereur de Chine que la racine de ginseng fut considérée et reconnue comme une panacée (un remède qui guérit presque tout).
La rareté de cette plante fragile et complexe a accentué son aura au point que du temps des premiers Empereurs de Chine, la racine était payée à son poids équivalent en or ou en pierres précieuses.
A cette époque, la valeur du ginseng fut si grande que seuls l'Empereur et les grands seigneurs de Chine pouvaient accéder à ce trésor.
Le ginseng était d'ailleurs un des cadeaux les plus précieux que l'Empereur pouvait faire à un de ses sujets.
Ces quelques grammes de ginseng offert par le fils du Ciel ( l'Empereur) lui permettaient d'exprimer l'importance de son sujet qu'il souhaitait voir vivre le plus longtemps possible à ses côtés.
Au fil du temps le ginseng se démocratisa et fut accessible également aux personnes les plus aisées de la population.
La tradition voulait que l'on administre en dernier lieu du ginseng à une personne à l'agonie pour le maintenir en vie jusqu'à l'arrivée du fils :
" ... la racine rend tellement de forces à ceux mêmes qui sont déjà à l'agonie qu'elle retarde la mort..." il arrivait même que ces mourants recouvrent la vie car "... elle donne le temps et la facilité de prendre d'autres remèdes, et souvent de recouvrer la santé..."
Il ne faut pas oublier également que le ginseng été aussi réputé pour ses qualités aphrodisiaques augmentant encore sa renommée auprès de tous.
C'est ainsi que le ginseng se vit offrir une place de 1er ordre dans la pharmacopée chinoise à côté d'autres produits jugés miraculeux de l'époque tels que la poudre de cornes de cervidés, les nids d'hirondelles ou le baume du Dragon.
La découverte du ginseng en Occident au XIVème siècle
Jusqu'au XIIIème siècle, la renommée du ginseng ne dépassa pas les frontières de l'Asie. C'est à partir du XIVème siècle que le célèbre navigateur Marco Polo la fit découvrir au monde occidental grâce ses célèbres récits de voyages qu'il racontait dans son livre « Le livre des merveilles ».
Pourtant, il fallut attendre plus de 200 ans de plus (en 1610 apr. J.-C.) pour que les premières racines de ginseng soient importées sur notre continent par des commerçants hollandais
C'est sous le règne de Louis XIV, en 1697, que la première étude en France traitant du ginseng fit son apparition à l'Académie Royale des Sciences de Paris. Cette étude pourtant très encourageante nu aucun succès.
Cependant les relations entre l'Extrême Orient et l'Occident s'intensifiant le ginseng aura un autre écho grâce à un jésuite en mission en Chine.
C'est en effet en 1711 que le Père Jartoux, soigné avec du ginseng relatera ces bienfaits dans sa Lettre au Procureur Général des Missions des Indes et de Chine ou il dira :
« Les plus habiles médecins de la Chine ont fait des volumes entiers sur les propriétés de cette plante ; ils la font entrer dans presque tous les remèdes qu'ils donnent aux grands seigneurs, car elle est d'un trop grand prix pour le commun du peuple. Ils prétendent que c'est un remède souverain pour les épuisements causés par des travaux excessifs du corps ou de l'esprit ... et qu'elle prolonge la vie. On ne peut guère s'imaginer que les Chinois et les Tartares fissent un si grand cas de cette racine, si elle ne produisait constamment de bons effets. Ceux mêmes qui se portent bien en consomment souvent pour se rendre plus robustes. Pour moi, je suis persuadé qu'entre les mains des Européens qui entendent la pharmacie, il serait un excellent remède. »
Deux ans plus tard, lorsque cette lettre arriva à Paris, il se produisit un effet inattendu puisque l'engouement pour cette racine se ferra finalement ailleurs !
Un autre missionnaire Jésuite vivant au Canada, le Père Lafiteau, qui lorsqu'il prit connaissance de cette lettre fit le rapprochement avec une plante canadienne en tout point similaire : le ginseng canadien !
Suite à cette découverte et du fait de la très forte demande de ginseng non satisfaite en Chine, les Canadiens se mirent à la recherche de ce ginseng canadien pour le revendre à prix d'or en Chine.
Il faut s'avoir que le prix d'achat d'une livre de ginseng au Canada s'acheté environ 0.30 cents pour être revendu 12 fois plus cher en Chine.
Malheureusement, l'appât du gain terminera cette histoire de façon assez rapide. Les exportateurs canadiens qui au vu des sommes d'argent colossales de ce nouveau marché s'embarrassaient de moins en moins de la qualité de leurs exportations en envoyant des racines bien trop précoces.
Le ginseng canadien se fit alors une bien mauvaise réputation et l'histoire se termina ainsi pour cette variété dont les Chinois ne voulaient plus.
Cliquez ici pour lire notre article sur les différentes qualités du ginseng.
A ce stade le ginseng, bien que ne connaissant pas le succès qu'il a toujours connu en Chine et en Extrême-Orient, est de plus en plus connu en occident et la demande de cette célèbre racine commence à s'accélérer un peu partout dans le monde.
Les débuts de la culture du ginseng en Corée
C'est suite à cette forte demande et à la raréfaction des plants de ginseng sauvage que les Coréens imaginent les premiers faire une culture rationnelle et intensive du ginseng vers la fin du XVIIIème siècle.
Plusieurs pays comme les U.S.A., l Japon ou la Chine essaieront d'imiter la Corée, mais n'arriveront jamais à égaler le niveau de qualité obtenu par les Coréens.
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C'est en 1843 que C.A. Meyer fut le premier à classifier les différentes variétés de ginseng. De ce fait il laissera son patronyme pour identifier la meilleure qualité de ginseng connu à ce jour : le ginseng coréen C.A. MEYER.
C'est à partir de cette époque que la recherche scientifique avançant à grands pas que les premières grandes études sur le ginseng voient le jour.
Ces études scientifiques auront permis de déceler et de comprendre les principes actifs de cette racine que l'on nommera les ginsénosides. Elles permettront également de valider scientifiquement l'intérêt de premier plan du ginseng pour la santé de l'homme.
Malgré cela le ginseng restera encore bien peu connu en Occident jusque dans les années 1970, date à laquelle les peuples d'occident se dirigent de façon massive vers les remèdes naturels et traditionnels.
Aujourd'hui le ginseng est reconnu dans le monde entier pour ses qualités thérapeutiques, mais il lui aura fallu plus de 4000 ans pour trouver sa place dans les pays occidentaux.