Le curcuma
Aussi appelé « safran des Indes » ou « gingembre jaune », le curcuma est l'une des épices les plus utilisées en cuisine. Il est apprécié pour son goût marqué et la légère coloration qu'il donne aux plats. Mais le curcuma est également une plante phare de la médecine indienne (ou ayurvédique) et de la médecine traditionnelle chinoise.
En effet, les différents composés qu'il contient, dont la curcumine, lui confèrent des propriétés intéressantes pour la santé.
On lui attribue des effets anti-inflammatoires et une action bénéfique pour soulager les troubles digestifs. De récentes études ont également mis en évidence la possible efficacité du curcuma pour prévenir le cancer, le diabète de type 2 et réduire le risque de maladies cardiovasculaires.
En médecine traditionnelle chinoise, le curcuma est utilisé depuis le VIIème siècle. On récoltait alors le rhizome de la plante avant de le faire bouillir, sécher puis réduire en poudre. Le rhizome de curcuma stimule le sang et fait circuler le Qi (l'énergie).
Sa consommation était principalement recommandée pour améliorer la digestion et soigner de nombreuses affections : fièvre, bronchite, maladies parasitaires...
Consommé le plus souvent en décoction, le curcuma pouvait aussi s'appliquer directement sur la peau, sous forme de pâte, pour soulager les piqûres de sangsues et soigner les plaies infectées.
L'utilisation du curcuma s'est progressivement développée en Europe. Il est aujourd'hui majoritairement consommé sous forme de complément alimentaire, en gélules, extrait fluide ou teinture-mère. Pour profiter des bienfaits du curcuma sur la santé, il est aussi possible de consommer du rhizome séché en poudre ou de la racine fraîche. Mais quelles sont exactement les vertus que l'on reconnaît au curcuma ...
Les bienfaits du curcuma sur la santé
Le curcuma doit l'essentiel de ses bienfaits (et sa couleur jaune orangé caractéristique) à la curcumine, un pigment polyphénolique.
Cette substance est la principale représente de la famille des curcuminoïdes, composée également de dexétéccurcumine, de cyclocurcumine et de bisdeméthoxycurcumine. Depuis plusieurs années, les chercheurs s'intéressent aux effets de cette substance naturelle sur l'organisme.
En plus de confirmer ses propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires qui expliquent son utilisation en médecine traditionnelle chinoise, les résultats obtenus mettent en évidence d'autres bienfaits.
Lutte contre les radicaux libres
La curcumine est avant tout une substance antioxydante très puissante. Elle lutte contre les radicaux libres responsables du vieillissement prématuré et impliqués dans certaines pathologies : cancers, maladies cardiaques ou neurodégénératives... En 2014, des chercheurs ont étudié les effets de la curcumine dans la prévention du cancer[1]. Les effets anticancéreux de la curcumine résultent d'une combinaison de différents mécanismes : régulation des signaux de survie dans les cellules cancéreuses, mort cellulaire (apoptose), inhibition des facteurs de croissance. La curcumine a également l'avantage de tuer les cellules tumorales et de ne pas dégrader les cellules saines de l'organisme.
Des études ont également montré que la curcumine est un puissant inhibiteur de la peroxydation des lipides, un phénomène qui entraîne la formation de radicaux libres. En 1994, 3 curcuminoïdes contenus dans le curcuma se sont montrés actifs et plus puissants que la vitamine E pour inhiber la peroxydation des lipides[2]. La curcumine est un piégeur de radicaux libres et notamment de radicaux hydroxyles (OH), les plus réactifs et les plus nocifs. Pour les piéger, elle réduit notamment les ions ferreux qui peuvent générer un radical hydroxyle.
Réduit l'inflammation
La curcumine est une substance intéressante pour réduire les douleurs et les réactions inflammatoires. Ainsi, en médecine traditionnelle chinoise, le curcuma est couramment indiqué en cas de rhumatismes, d'arthrite ou encore de pancréatite, une inflammation du pancréas. La curcumine posséderait une activité comparable à la phénylbutazone, un agent anti-inflammatoire non-stéroïdien couramment utilisé en médecine conventionnelle. Dans une étude de 2003, la curcumine a montré une activité anti-inflammatoire importante et a inhibé un certain nombre de molécules impliquées dans l'inflammation[3]. De plus, la consommation de curcuma n'a montré aucune toxicité malgré une posologie et une durée de traitement élevées (jusqu'à 8000 mg de curcumine par jour pendant 3 mois).
Comme traitement des maladies neurodégénératives
Les propriétés anti-inflammatoires de la curcumine expliquent également son utilisation dans le traitement du cancer mais aussi de maladies neurodégénératives comme la maladie d'Alzheimer. En 2008, il a été prouvé que la curcumine réduit l'inflammation chronique des cellules nerveuses et améliore les fonctions cognitives des patients atteints de la maladie d'Alzheimer[4]. Elle soutient l'activité des macrophages, des cellules du système immunitaire, pour aider le corps à lutter contre les protéines étrangères et les éliminer efficacement. Dans le cas de la maladie d'Alzheimer, la curcumine aide le système immunitaire à éliminer la protéine amyloïde, composant principal des plaques amyloïdes qui s'accumulent au niveau des neurones.
Les effets neuroprotecteurs de la curcumine sont également intéressants en cas de maladie de Parkinson. La curcumine peut inhiber la toxicité de la protéine MPTP, la neurotoxine qui provoque les symptômes de la maladie de Parkinson. En 2007, des chercheurs ont aussi noté la possible efficacité de la curcumine pour traiter d'autres maladies neurodégénératives liées à un problème au niveau des protéines : maladie de Huntington, tauopathies[5]
Contre-indications et effets secondaires du curcuma
La consommation de curcuma est contre-indiquée chez les femmes enceintes, les personnes sous traitement anticoagulant, souffrant d'ulcères gastro-duodénaux ou de calculs biliaires. Nous vous conseillons de demander conseil à votre médecin avant de consommer du curcuma.
Jusqu'à aujourd'hui, aucun effet secondaire n'est connu aux doses habituellement préconisées. Des flatulences, nausées, brûlures d'estomac et une sensation de bouche sèche peuvent toutefois apparaître en cas de surdosage. Si vous ressentez de tels symptômes, consultez votre médecin.